Au terme d’une finale intense mais cadenassée, le Stade Français à remporté le quatorzième Bouclier de Brennus de son histoire face au favori Clermont (12-6). Une véritable renaissance après huit ans de pénurie.
Figure de proue du rugby français des années 2000, le Stade Français avait accumulé 5 titres de champion de France entre 1998 et 2007… avant de tomber dans les méandres du Top 14. Au total, cinq années consécutives sans atteindre les phases finales du championnat (2009 à 2015). En 2011, le club avait même frôlé le dépôt de bilan et la relégation administrative obligeant Max Guazzini à vendre le club à Thomas Savare en 2011. Un contexte qui rend encore plus savoureuse cette saison exceptionnelle du Stade Français. En terminant quatrième du Top 14 avec un bilan de 15 victoires pour 10 défaites (1 nul), le club de la capitale a frappé son retour dans les phases finales. Éliminant successivement le Racing-Métro en barrages et le RC Toulon en demi-finale, les Parisiens ont ensuite fait déjouer tous les pronostics en s’imposant en finale contre le favori Clermont (12-6). Un succès étriqué au terme d’un match peu spectaculaire vierge de tout essai, mais libérateur pour les hommes de Gonzalo Quesada : « On a fait un match pourri… mais on est champion de France. C’est tout ce qu’on retient. Cette équipe d’être championne car elle a montré l’état d’esprit qu’il fallait tout au long de la saison. » a déclaré l’entraîneur. Du côté des joueurs, il y avait un sentiment de revanche marqué après toutes ces années de galères : « On est tous conscients que le Stade français est un très grand club, on en avait marre de jouer la septième ou la huitième place. On voulait le remettre en haut de l’affiche », a souligné le troisième ligne Antoine Burban.
Un avenir rose
Ce succès, le Stade Français le doit à une entente parfaite entre les différentes générations qui composent son effectif. La jeune génération, dont les éléments sont pour la plupart issus du centre de formation (Slimani, Bonneval, Flanquart, Danty…) cohabite avec la vieille garde, toujours fidèle au club. L’exemple même ? Le capitaine italien Sergio Parisse, souvent sollicité à l’étranger. Ou encore Pierre Rabadan, qui a disputé l’intégralité de sa carrière sous le maillot bleu et rose. Un mélange de jeunesse et d’expérience qui justifie une cohésion d’équipe parfaite : « Il y a une osmose: tout le monde se chambre avec beaucoup de respect et de camaraderie » développe Antoine Burban. Avec un effectif arrivé à maturité et qui devrait a priori rester stable, tous les éléments sont maintenant réunis pour que la réussite du Stade Français perdure dans le temps : « Le groupe est bien équilibré. Il y a un bon amalgame. Les jeunes ont mûri depuis deux ou trois ans, Ils ont beaucoup appris en jouant et avec des défaites aussi. On sent une maturité un peu étonnante pour une équipe aussi jeune. L’idée est de rester au top, c’est ce qu’il y a de plus dur. C’est ce qu’ont réussi à faire des équipes comme Toulon, Clermont et Toulouse. Notre objectif, c’est de rester à ce niveau », explique Thomas Savare.