Première grosse recrue de l’ère qatari au PSG, Javier Pastore effectue déjà sa troisième saison dans la capitale française. Après des débuts étincelants, l’Argentin brille par intermittence depuis deux ans, capable de provoquer aussi bien l’admiration que l’irritation des spectateurs.
42 millions d’euros, c’est le prix auquel le joueur a été acheté à Palerme en juin 2011. C’est d’ailleurs autour de lui que devait se construire l’équipe de ce Paris-Saint-Germain aux ambitions retrouvées. Annoncé comme un futur crack du football mondial, « El Flaco » réalise six premiers mois de très bonne facture sous les ordres d’Antoine Kombouaré. L’Argentin décale, passe, marque et déstabilise les défenses dans un rôle de neuf et demi en soutien de l’attaquant. Puis arrive Carlo Ancelotti sur le banc parisien à l’hiver 2012. L’Italien instaure un 4-4-2 avec son milieu en sapin de noël. Et c’est là que l’imbroglio va commencer. L’Argentin sera baladé à toutes les positions du milieu de terrain pendant un an et demi, sans vraiment convaincre. Et c’est là que va naître le paradoxe Pastore: souvent jugé nonchalant et peu investi face aux petites équipes de Ligue 1, le milieu brille lors de sa première saison en Ligue des Champions face à des équipes comme le Dynamo Kiev, le FC Porto, Valence et surtout… Le grand Barça contre qui il effectuera un match retour au Camp Nou splendide en quart de finale retour, ponctué par un but qui a failli qualifier son équipe (1-1 après un 2-2 au Parc à l’aller).
Un mental souvent défaillant
Ceci serait une explication plausible: Pastore brille davantage dans les matchs à fort enjeu, probablement boosté par la motivation d’affronter un Real, un Barça ou un Bayern, plutôt que de se frotter à Bastia, Evian ou Lorient… Mais sa position explique également le rendement de ses performances: Pastore a effectué sa meilleure période au PSG en position de neuf et demi. La même que celle dans laquelle il a évolué à Bordeaux mardi. Et on connaît la suite… Charge désormais à Laurent Blanc de trouver un système de jeu capable de faire évoluer le longiligne argentin (1m87 pour 74 kilos). Cependant, un autre point a fait défaut à Pastore: le mental. Carlo Ancelotti tout comme Laurent Blanc savent que ce joyau est pétri de talent, mais ont tous les deux noté son mental relativement fragile, qui l’a souvent freiné dans ses performances. Par manque de confiance ou de motivation? Sûrement des deux. On attend désormais avec impatience les prochains matchs pour voir si le vrai Pastore est vraiment de retour après une première partie de saison chaotique (12 matchs, 0 but, 0 passe). Celui que tout le PSG attend depuis maintenant deux ans.