La France affronte le Canada ce soir pour le dernier match de la poule avec pour objectif d’éviter le zéro pointé au moment d’aborder la deuxième phase des championnats du monde en Bulgarie et en Italie.
Après avoir touché les sommets, plus dure est la chute. Ce dicton s’avère plus que justifié pour les volleyeurs français qui, après avoir surpris le monde entier en remportant la Ligue Mondiale pour la première fois de l’histoire en 2015 mais aussi le Championnat d’Europe, également pour la première fois, sont ensuite tombés de haut en ratant complètement le coche lors des Jeux Olympiques de Rio qui ont suivi, en terminant à une anonyme neuvième place. Et ils ont été loin de se consoler avec le Championnat d’Europe 2017 où ils ont de nouveau échoué à une décevante neuvième place, et leur nouveau sacre en Ligue Mondiale cette même année, le moins prestigieux des cinq tournois internationaux de volley-ball, n’a pas suffi à satisfaire les appétits des joueurs de Laurent Tillie.
Un tournoi pour retrouver le chemin du succès
Les Championnats du Monde 2018, organisés conjointement en Bulgarie et en Italie, tombent donc à pic pour enfin relancer la machine à smashs et à contres, dans une compétition plus ouverte et difficile que jamais, où huit équipes au moins ont fait de la première place et du titre leur seul et unique objectif, la France faisant bien entendu partie de ce gros groupe des favoris. Le meilleur résultat de la France aux Championnats du Monde, à ne pas confondre avec la Ligue Mondiale organisée tous les ans, ni avec la Coupe du Monde organisée tous les quatre ans, est une troisième place en 2002. Ce tournoi est aussi tenu tous les quatre ans, et les différences entre les Championnats du Monde et la Coupe du Monde sont une histoire de spécialistes.
Alors que les basketteurs sont en passe de se qualifier pour la Coupe du Monde 2019, malgré un groupe amputé de tous ses meilleurs joueurs et du néo-retraité Boris Diaw, que les footballeurs tricolores sont encore sur leur nuage après leur sacre de Juillet dernier ou que l’équipe de France de tennis disputera en novembre une nouvelle finale de Coupe Davis avec l’étiquette de favorite selon les spécialistes tennis, les joueurs de Tillie seraient donc bienvenus de s’inspirer de ces succès récents dans les sports collectifs où seul le rugby français est en grande difficulté sur la scène mondiale.
Un chemin semé d’embûches
Le France, dans le Groupe B, en compagnie de la Chine, du Brésil, du Canada, de l’Égypte et des Pays-Bas, a en tout cas réussi son entrée dans le tournoi, ce qu’elle était très rarement parvenue à faire lors des derniers tournois d’envergure, avec une victoire 3 sets à 0 face à la Chine, qui les avait pourtant battus lors de la dernière Ligue des Nations. Plus que la satisfaction d’une bonne entrée en matière, c’est aussi la manière qui fut une réussite puisque la victoire fut méritée, nette et sans bavure, et avec en plus le retour comme titulaire d’Earvin Ngapeth, qui s’était pourtant blessé aux abdominaux au début du mois et n’avait plus joué depuis.
Certains des autres adversaires pourraient ensuite être plus coriaces, et notamment les champions olympiques brésiliens. L’important pour la France sera en tout cas déjà de sortir de cette poule pas facile mais abordable tout de même, afin de se qualifier pour les poules du second tour, puis enfin pour les deux poules restantes du troisième et dernier tour avant les phases finales. Ces Championnats du Monde ont donc tout du marathon, alors autant prendre un bon départ comme l’ont fait les Bleus face à la Chine, mais cela ne garantit nullement une place sur le podium à l’arrivée tant la compétition sera longue et éprouvante.
2015 avait été une année de grandes premières pour le volley français qui avait enfin eu droit aux gros titres de la presse française, après toujours avoir été le plus discret des cinq sports nationaux. Pour ne pas perdre ce regain d’attention, les joueurs tricolores auraient une bonne idée de faire de 2018 aussi une année de première, sous peine de retomber dans un relatif anonymat auprès du grand public.