Dans un groupe inconnu et en pleine restructuration, Gonzalo Quesada est arrivé en début de saison avec ses connaissances et une nouvelle philosophie. Il est aujourd’hui à la tête d’un club 4ème aujourd’hui et qui vise très haut pour cette fin de saison. Portrait.
Définit comme le plus grand club des années 2000, le Stade Français attendait son renouveau. Un renouveau qui passait par l’arrivée de nouveaux talents et d’un nouveau chef d’orchestre. L’ancien entraîneur du Racing-Métro Gonzalo Quesada a été l’homme choisi. Il débute sa carrière d’entraîneur en 2008 avec le XV de France en tant que responsable du jeu au pied et des buteurs. Une nomination peu étonnante pour ce trois-quarts qui a marqué le monde de l’ovalie. En sept ans, il sera nommé trente-huit fois en sélection nationale, durant laquelle il aura inscrit pas moins de 486 points. Footballeur jusqu’à ses 18 ans, il choisit le rugby, sa vraie passion. Sûrement parce que c’est son père qui l’entraînait entre ses 10 et 15 ans. De sa formation atypique, il en tire une relation étroite avec le jeu au pied. Un secteur de jeu qui n’est plus un secret. Ainsi en 2002, il rencontre des spécialistes de la frappe du coup de pied en football américain, très lié au rugby. Il reste en contact avec des biomécaniciens et des psychologues, centrés sur des sportifs qui doivent exécuter un geste sous pression. Aux côtés de ces personnes, « Speedy Gonzalo », surnom humoristique en référence à sa longue préparation avant un coup de pied, se prend d’intérêt pour l’accompagnement dans la progression de joueur. Détenteur d’un Master en sciences économique et gestion des entreprises, il complète son CV par des diplômes de biomécanique et de préparation mentales appliqué à la performance sportive. Véritable perfectionniste, l’Argentin veut comprendre ses joueurs et leur apporter tout le soutien et confort mental possible.
Les relations humaines comme vecteur de réussite
La porte est toujours ouverte et le dialogue aussi, c’est comme ça qu’il fait émerger un groupe confiant. Le Racing Métro, ex-club avant le Stade Français, en a fait les frais. Après l’ère Pierre Berbizier, les Racingmen renouent avec les phases finales. C’est désormais au tour du Stade Français de les retrouver. Mais pour Quesada, les bons résultats passes par la cohésion. C’est avec des entretiens individuels, des règles choisies collectivement, des ateliers et des activités que les hommes apprennent à se connaître. S’il n’est pas psychologue il s’attarde à connaître toujours un peu mieux les relations humaines, afin d’améliorer au maximum l’esprit d’équipe. Les essais philosophiques ont chassé les best-sellers sur la table de chevet de l’ancien joueur épris par l’analyse transactionnelle ou la programmation neurolinguistique. Ça l’aide à mieux observer, écouter et transmettre. Un atout lors de la dernière Coupe du Monde des Bleus, où l’homme chargé des arrières a permis de rétablir un certain dialogue entre les joueurs et le staff. Et ça paye. Le Stade Français est actuellement quatrième et semble dès cette année avoir les armes pour prétendre au Bouclier de Brennus.