Djibril Camara n’a jamais quitté le Stade Français, mais tire également son expérience d’Inde et de la cuisine gastronomique. Portrait d’un joueur dont le Stade Français espère à 100% de ses possibilités pour la venue de Toulouse.
Djibril Camara a déjà eu beaucoup de péripéties dans sa carrière.
Enfant du Stade Français, il passe par toutes les filières jeunes et le centre de formation parisien. Il n’a que 19 ans lorsqu’il reçoit son premier contrat professionnel. Sa progression est fulgurante. Deux ans après, il est pris dans les mailles du filet par l’agence de lute contre le dopage. Il doit lui communiquer précisément son emploi du temps. Une marge de 60 min entre 6h et 21h doit être prévue quotidiennement. Une tranche horaire qui permet au joueur de se faire contrôler, à un endroit déterminé. Une contrainte qui piège le joueur. Il manque un contrôle imprévu et écope de six mois de suspension. Il souffrira de cette période où les médias le décrivent comme un joueur dopé, alors que chacun de ses contrôles n’ont jamais donnés de résultat positif. En repos forcé le joueur n’est pas laissé de côté par le staff. Richard Pool Jones, ancien entraineur du club, décide de le confronter à lui même et lui prépare un programme, où ruminement et apitoiement n’ont pas leur place.
Une suspension qui le fait murir
En voyage en Inde pendant un mois, Djibril Camara est face au choc des cultures. Retissant, le jeune joueur a surtout peur de l’inconnu. A Calcutta, il travaille au sein d’une ONG avec des enfants orphelins, sans pour autant oublier le rugby. L’organisation met ce sport au centre de ses activités. Il y fait ses premiers pas en tant qu’entraineur et apprécie. Il n’oublie pas pour autant son statut de joueur. Il s’enferme quatre fois par semaine dans une salle de musculation quelque peu spartiate, livré à lui même pour garder son niveau physique. ce voyage en terre asiatique l’a transformé. Un tatouage en plus, le nom de sa mère en hindi, trois kilos en moins, mais surtout plein de souvenir en tête. Il retrouve le terrain d’entrainement de Charléty, les sensations du haut niveau et ses équipiers. Mais il devra attendre encore quatre mois pour venir les aider. Pour lui ce sera direction les cuisines de Guy Savoy, un nouveau challenge pour le joueur qui va y découvrir une exigence pas toujours simple à satisfaire. Entrainement le matin, la cuisine l’après midi. S’en est trop pour Camara. Il refuse d’y retourner. Richard Pool Jones l’exclu des entrainements collectifs et des installations. Mais le manque d’effectif contraint l’entraineur à le rappeler. C’est un arrière plus rigoureux, expérimenté et grandi qui retrouve le groupe. Il reprend sa place naturellement, et fait figure aujourd’hui d’élément essentiel au jeu parisien. Il tire de son parcours semé d’embuches sa principale force.